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Approche typologique du monnayage mérovingien frappé à Mâcon entre 450 et 768 – partie 1
mars 26th, 2023 | Faire un Commentaire
par Oleg
Introduction
Malgré de nombreux ouvrages sur le sujet, pour la plupart édités au XIXè siècle, les monnaies mérovingiennes restent encore difficiles à classer pour certaines villes, faute d’archives, mais aussi faute d’un volume suffisant de monnaies retrouvées à étudier. C’est le cas pour Mâcon, grande ville du monde burgonde dont la capitale était Châlon-sur-Saône. Pour cette dernière le Baron Ponton d’Amécourt a défriché le terrain, et son travail reste la référence en la matière, même s’il nécessiterait aujourd’hui une mise à jour, mais il ne s’est pas intéressé à Mâcon, pourtant si proche voisine et du même royaume. Avec seulement moins de vingt monnaies répertoriées à ce jour, l’atelier de Mâcon fait figure de tout petit atelier comparé à celui de Châlon-sur-Saône extrêmement productif. Ceci ajoute à la difficulté de proposer un classement chronologique cohérent, cependant, les monnaies mérovingiennes de Châlon-sur-Saône, connues en nombre et déjà bien étudiées et publiées, peuvent peut-être nous aider, en établissant des parallèles stylistiques.
Le Royaume mérovingien de Bourgogne – Contexte historique
Les Burgondes, peuple d’origine germanique avec à leur tête leur roi Gondicaire, franchissent le Rhin, frontière de l’Empire Romain, entre 411 et 413, et fondent leur premier royaume à Worms/Alzey au sud de Mayence. Leurs volontés d’expansion vers Strasbourg sont arrêtées par l’intervention de mercenaires huns à la solde du général romain Aetius. Gondicaire meurt lors de cette bataille perdue. Ils migrent à nouveau en 443 avec l’autorisation des autorités romaines pour fonder leur nouveau royaume sur les rives du Lac Léman, en Sapaudie (actuelle Savoie suisse et française) concédée par l’Empire. En contrepartie, ils acceptent d’être fédérés à l’armée romaine. La mort d’Aetius en 457, donne l’occasion aux Burgondes, qui profitent ainsi du trouble qui règne en Gaule, d’agrandir leur territoire en direction de Lyon, cité qui tombe entre leurs mains entre 461 et 469 (date encore incertaine) et qui devient la capitale du royaume. Chilpéric puis Gondebaud continue la politique d’expansion du royaume et part en guerre en Auvergne contre les Wisigoths, puis au nord contre les Alamands entre 470 et 480. Dès lors le Royaume Burgonde s’étend des rives du Lac de Constance à Nevers et de Langres à Cavaillon, voire Marseille, et, est partagé en plusieurs provinces administratives, Châlon-sur-Saône et Mâcon se trouvent alors dans la Lugdunensis Prima.
Très vite, les territoires burgondes font l’objet de convoitises, notamment de la part des Francs avec Clovis 1er dès 500 ou 501, puis ses fils, Clodomir roi d’Orléans, Childebert roi de Paris et Clotaire roi de Soissons qui finissent par mettre à terre le royaume burgonde entre 532 et 534. Gontran roi d’Orléans, petit fils de Clovis assure une stabilité en Bourgogne, dont il a hérité, tout au long de son long règne de 561 à 592. Il délocalise la capitale à Châlon-sur-Saône, où il installe une mairie du palais de Bourgogne et fonde l’abbaye Saint Marcel. La disparition prématurée de ses héritiers de sang contraint Gontran à désigner son successeur, qu’il trouve en la personne du roi d’Austrasie Childebert III. A la mort de ce dernier, la reine mère Brunehaut d’origine wisigothine, prend la régence pendant la minorité des héritiers. Débute en 568 une lutte pour le pouvoir entre Austrasiens et Neustriens qui durera jusqu’en 613. Le royaume burgonde est alors rattaché au royaume de Clotaire II, unique roi des Francs. Son fils le roi Dagobert poursuit l’unification des royaumes francs et intègre la Bourgogne, abandonnant peu à peu la mairie du palais de Bourgogne. Le Regnum Burgondiae est alors à nouveau l’objet de querelles entre les maires du palais de Neustrie et d’Austrasie. Le camp neustrien est finalement mis en déroute lors d’une campagne militaire en 687, et la Bourgogne passe définitivement sous influence Austrasienne avec Charles Martel (vers 688-741) puis Pépin le Bref (714-768) derniers rois mérovingiens. L’ère carolingienne approche.
à suivre…
sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_des_Burgondes
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Classé dans : Atelier monetaire de Macon, Histoire locale, Leçons de numismatique, Monnaies de Macon, Questions - Reponses, Technique et metaux, Tresors et decouvertes · Mots-Clés: bourgogne, burgonde, burgondie, franc, Mâcon, or, saône et loire, tiers de sou, triens