Approche typologique et chronologique des émissions de gros dits «florettes» au nom de Charles VI produites à Mâcon entre 1417 à 1421 – partie 11- complément 1

par Oleg

Un nouveau mouton à cinq pattes pour Mâcon :

Deux ans et demi après avoir publié ici les florettes de Mâcon forgées sur la 7^ème ordonnance royale, une petite nouvelle fait son apparition. Et cette petite nouvelle n’est pas sans intérêt, en effet, elle prouve à nouveau la précipitation dans laquelle ont été forgées les 6è et 7è émission dans l’atelier.

Pour rappel, faute de billon au titre de la 6è émission royale, celle-ci fut frappée avec du billon au titre de fin de la 5è en ajustant le poids final des monnaies pour avoir la bonne quantité de fin, voir parties 9 et 10 de cette approche, et voici que l’exemplaire décrit ci-après, nous montre que pour récupérer le retard de production de l’atelier, les graveurs ont recyclé au moins une paire de coins de la 5è émission pour produire les premières florettes de la 7è.

ROY7 de Mâcon

sur le pied 160° au titre de fin de 0,199 pour un poids théorique de 2,447 g (100 au marc) – Ordonnance du 6 Mai 1420, délivrée entre le 27 Mai 1420 et Octobre 1421.

Il ne fait aucun doute que les coins utilisés ici avaient été gravés pour une production de la 5è émission royale, car plusieurs caractéristiques de ces fers ont déjà été vues.

A l’avers une partie de légende n’est pas lisible, mais il y a fort à parier qu’elle porte « FRANCORIV » avec la « I » supplémentaire, et la couronne au dessus des trois lis est ornée de feuilles d’ache (au lieu des lis préconisés pour la 7è émission) alternées de trèfles. Au revers, on retrouve la position fautive du point d’atelier sous la « C » de « BeNeDICTV », la croix de revers est cantonnée en 1 et 4 de couronnelles royales de type 2, et la légende commence à 13h. Toutes ces particularités se retrouvent sur la ROY5quart-fautée2, et sur la ROY6-fautée2 au cantonnement différent. Seuls les différents, quintefeuille à l’avers et croix de St André au revers, certainement ré-insculpés sur les lis initiaux de la 5è émission, permettent de situer au tout début de la 7è émission cet exemplaire de type « hybride », transitoire et provisoire.

Il ne peut y avoir qu’une seule raison ; l’enchainement très rapide des ordonnances royales en mai 1420.

5^ème ordonnance royale délivrée jusqu’au début mai 1420

6^ème ordonnance délivrée à Mâcon du 11 au 23 Mai 1420

7^ème ordonnance délivrée à Mâcon à partir du 27 Mai 1420

Ainsi en deux semaines, il faut changer les différents, poids et titres des gros par deux fois. Faute de coins et de billon au bon titre prêt à l’emploi, on a pour la 6è émission utilisé le reliquat de billon de la 5è avec des coins particuliers, en attendant d’avoir du billon et des coins conformes disponibles, et pour la 7^ème émission, arrivée alors que l’on avait peut-être à peine commencé la production de la sixième, on a réutilisé les coins de la 5è pour  laisser le temps aux graveurs de fabriquer les coins d’avers et recycler les fers de revers de la 6^ème émission, qui n’avaient finalement pas servi, aux caractéristiques demandées pour la 7è ordonnance.

ROY7-var1-fautée1 :

Descriptif : idem ROY5quart-fautée2 avec couronne d’avers ornée de feuille d’ache sauf quintefeuille initiale avers et croix de Saint André initiale revers, tous deux ré-insculpée sur un lis ?

(quintefeuille / lis) kΛROLVS : FRΛNCORIV : REX  // (X / lis) SIT : nOme : DnI : BeneDICTV

ROY7-var1-fautée1 Exemplaire collection Oleg (2g04)

source : collection Oleg

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