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Alexandre Morlon et la 3ème fête annuelle de tir à Mâcon en 1903 (4/4)

par gilles Marchand

L’exposition des beaux-arts se déroula du 24 juillet au 24 août et rencontra, aux dires de la presse locale de l’époque, un vif succès. De très nombreux artistes français participèrent et près de 700 œuvres furent ainsi présentées aux visiteurs qui avaient la possibilité d’en faire l’acquisition. Dans les catégories “Peinture” et “Dessins”, les artistes régionaux renommés (Émile, Gaston, Victor et Marguerite Bussière, Eugène Chambellan, Honoré Hugrel, Jean Laronze) côtoyaient des peintres reconnus ou en passe de devenir célèbres (Antoine-Paul-Émile Morlon (sans aucun lien de parenté avec Alexandre Morlon), Henri Matisse, Camille Pissaro ou Paul Signac).

La catégorie “Sculpture” regroupait, quant à elle, aussi bien des sculpteurs que des graveurs en médailles. Certains de ces artistes se sont d’ailleurs illustrés dans ces deux disciplines comme Jean-Fleury Hainglaise, Abel Lafleur, Raoul Lamourdedieu ou les mâconnais Claudius Chamonard et Alexandre Morlon. Ce dernier se distinguait tout particulièrement en présentant des œuvres dans les deux domaines avec trois sculptures (L’Épave, Banc de misère et un buste d’enfant) et un cadre contenant des plaquettes (M Gonzales, L’ami B, Marie et Suzanne, le Couture et Laveuse).

Certaines de ces plaquettes avaient probablement déjà été exposées par Alexandre Morlon au Salon des Artistes Français qui s’était déroulé à Paris peu de temps auparavant et au cours duquel il reçut une médaille de 3ème classe en gravure en médaille. En effet, il avait présenté au salon de 1903 trois cadres dont deux contenaient des plaquettes et des portraits (n° 3350 et n° 3651), cependant le catalogue du salon ne donnant pas le descriptif des objets présentés dans ces cadres, il est impossible d’en connaitre le contenu exact.

Seuls les comptes-rendus des journaux de l’époque permettent d’avoir des précisions sur les œuvres exposées lorsqu’elles ont été remarquées par les critiques d’art. Ainsi, un petit paragraphe d’un article consacré au Salon de 1904 paru dans la revue Art et Décoration de Juillet-Décembre 1904 (pages 38 et 39) mentionne la plaquette “La couturière” dans les œuvres présentées par Alexandre Morlon. Il en dresse la critique en ces termes succincts : “de Morlon, une charmante petite couturière qui pousse attentivement un ourlet sous sa machine” et en publie la photographie. Cet article ne précise cependant pas le reste des éléments composant la vitrine mais il est permis de supposer que les plaquettes exposées au Salon des Beaux-arts de Mâcon en 1903 ont aussi été présentées au Salon des Artistes français de 1904.

Hormis “L’Ami B” dont le visuel reste inconnu à ce jour, les cinq autres plaquettes (ou des versions plus abouties) présentées par Alexandre Morlon à l’exposition des Beaux-arts de Mâcon en 1903 ont fait partie d’un lot de 6 plaquettes acquises l’année suivante par le musée du Luxembourg pour un prix global de 300 euros.

Les trois sculptures seront, quant à elles, exposées au Salon des artistes français de 1904 mais sur des supports différents pour deux d’entre elles. Le catalogue les cite ainsi :
– n° 3157- Banc de misère ; groupe plâtre patiné (sculpture)
– n° 3158- Buste d’enfant ; plâtre (sculpture)
– n° 4870- L’Épave ; terre cuite patinée (Art décoratif)

Les catalogues des Salons de 1903 et 1904 ne précisant pas le contenu des cadres de médailles et de plaquettes présentées par Alexandre Morlon, il est malheureusement impossible de savoir si le projet de plaquette créé par Alexandre Morlon à l’occasion de la Fête Annuelle de tir qui se déroula à Mâcon en 1903 faisait partie des œuvres présentées. Il est cependant très vraisemblable que ce projet n’en est resté qu’au stade de cette fonte sans qu’aucune suite (frappe ou fonte) ne soit donnée.

Cette plaque destinée au concours de tir et la participation de son auteur à l’exposition des Beaux-arts montrent qu’Alexandre Morlon avait conservé ses attaches avec sa ville natale, attaches que l’on retrouve dans les autres œuvres mâconnaises réalisées dans les années qui ont suivi : Monument Chambellan en 1906, Tombe de Joseph Vacle en 1909, Bas-relief au Pressoir entre 1906 et 1912, Tombeau de la famille Lecomte, Groupe des Vendangeurs entre 1911 et 1923 et Monument aux morts en 1923.

Les années passant, Alexandre Morlon deviendra un artiste reconnu. Outre ses sculptures et ses très nombreuses médailles frappées par la monnaie de Paris ou des éditeurs privés, l’effigie de la République qu’il réalisera pour le concours monétaire de 1928/1929 deviendra iconique et figurera sur les médailles de récompenses distribuées par les ministères et sur les monnaies de 50 centimes, 1 et 2 francs. Sa renommée dépassera les frontières françaises avec notamment la création de monnaies et médailles pour des évènements internationaux ou pays étrangers.

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