Une histoire de fausses-monnaies à Mâcon datant de 1888.

par Gilles Marchand

Cette histoire de fabrication et d’émission de fausses monnaies à Mâcon nous est parvenue par le compte rendu de l’audience des Assisses de Saône et Loire du 2 novembre 1888 publié dans le Courrier de Saône et Loire du 4 novembre 1888

L’accusé est un certain Laurent Vialet, âgé de trente et un ans, originaire de Mâcon. Ce dernier était connu de la Justice et avait déjà été condamné une dizaine de fois.

Ouvrier fondeur, Laurent Vialet s’était fait prendre en flagrant délit le 18 août 1888 au moment même où il venait de fondre une pièce de 2 francs Cérès au millésime de 1871. Le moule ayant servi à cette fabrication illicite sera retrouvé dans l’escalier de son grenier.
(par contre, le journal ne révèle pas dans quel métal le faussaire avait réalisé son ouvrage. S’agissait-il d’argent de bas titre, d’étain, de plomb, de cuivre ou de laiton ?)

Au cours du procès, pas moins de sept témoins ont été entendus.

Semble-t-il, il n’en était pas à son coup d’essai et dans les jours qui avaient précédé son arrestation, il avait utilisé ou tenté d’utiliser des fausses monnaies de sa fabrication à Mâcon pour de petits achats (de l’épicerie principalement), ce qui lui permettait de récupérer en retour de vraies pièces des commerçants qui lui rendaient la monnaie.

Laurent Vialet reconnu les faits mais, pour sa défense il jura que c’était la même pièce qu’il avait tenté d’utiliser chez plusieurs commerçants. Cette défense fut mise à mal par un autre témoin qui indiqua que Laurent Vialet lui avait dit qu’il fabriquait de la fausse monnaie et qu’il lui aurait montré un porte-monnaie contenant une dizaine de pièces fausses.

Malgré ses antécédents et les preuves présentées, Laurent Vialet fut cependant acquitté contre toute attente mais il resta incarcéré, rattrapé par une autre affaire, d’escroquerie cette fois !

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