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Les billets de confiance émis par la municipalité de Mâcon en 1792 (Partie 3)
par gilles Marchand
3- De la nécessité des monnaies de confiance :
“A la fin de l’année1791 et au début de 1792, la pénurie croissante de monnaie divisionnaire, aussi bien en pièces qu’en assignats ou en billets de confiance, rendait très difficiles les petites opérations de la vie quotidienne (paiement des salaires, achats courants). C’était le petit peuple qui en souffrait le plus” (source : Les ministres des finances de la Révolution française au Second Empire – Guy Antonetti)
1791 : Les monnaies divisionnaires ont peu à peu disparues de la circulation monétaire. La population éprouve de plus en plus de difficultés dans les échanges de la vie quotidienne, que ce soit pour les petits achats que pour le paiement des salaires.
Conscient de cette pénurie et des risques de troubles qu’elle entraine, l’assemblée constituante prévoit dès le début de l’année 1791 la frappe de nouvelles pièces de 3, 6 et 12 deniers (les pièces de 3 et 6 deniers seront gravées par Dupré et celle de 12 deniers sera frappée à partir de coins réalisés par Duvivier).
Cependant les difficultés d’approvisionnement et la pénurie de matières premières vont retarder la fabrication de ces monnaies et obliger les ateliers monétaires à utiliser, à partir du mois d’aout, le métal des cloches des églises.
Pour être utilisé à des fins monétaires, ce métal de cloche doit être allié à du cuivre (Voir notre précédent article sur le sujet) pour le rendre moins cassant ce qui nécessite la mise en place de procédures et de techniques nouvelles pour les fondeurs.
Les monnaies de 12 deniers ne seront fabriquées qu’à partir du mois de juin. Les pièces de 3 et 6 deniers, quant à elles ne verront le jour qu’à la fin de l’année suivante suite à un nouveau décret du 2 septembre 1792 qui en ordonne la fabrication urgente.
Malgré les nouvelles pièces de 2 sols en cuivre et en métal de cloche et de nouvelles pièces de 15 et 30 sols en argent frappées à partir du mois de septembre 1791, la pénurie de petite monnaie ne cesse pas et des entreprises privées émettent des médailles et monnaies de confiance en légitimant ces frappes à l’aide de l’article 5 de la déclaration des droits de l’Homme. C’est ainsi que les frères Monneron commencent à la fin de l’année 1791 à faire frapper en Angleterre des monnaies de confiance de 2 et 5 sols.
Cette initiative n’est pas isolée. Ainsi, les 3 sols Thevenon et les 6 blancs de Montagny sont frappées à la même époque et sont suivies par les monnaies en argent de 5, 10 et 20 sols de la compagnie Lefevre-Lesage à Paris, ainsi que de celles de la compagnie Clemanson de Lyon ou de la manufacture de porcelaine Potter pour les plus importantes productions.
Ces monnaies permettent, en l’échange d’assignats, de disposer de petites monnaies de faible valeur utiles dans les achats de la vie courante. A cette époque, l’assignat de plus faible valeur était celui de 5 livres alors que le prix du pain qui constitue l’alimentation principale du peuple peut varier entre 2 sous la livre à 3 sous et demi. Cette dépense constitue une part très importante du salaire d’un ouvrier (le salaire journalier d’un manœuvre n’est que d’une livre).
Bien que n’ayant pas cours légal, la population accepte ces monnaies de confiance métalliques qui lui permet de disposer de la petite monnaie nécessaire dans les échanges quotidiens.
à suivre …
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