Une médaille de Mariage réalisée par Alexandre Morlon

par Gilles Marchand

Les médailles de mariage sont loin d’être rares en numismatique et constituent pour certains un thème de collection. Nombre d’artistes se sont essayés à ce type de réalisation, célébration d’un évènement qui scellait la vie d’un couple. Les styles employés ont évolué avec le temps et les mœurs.

Alexandre Morlon a proposé en 1907 une alternative aux médailles (rondes) et plaquettes (rectangulaires) avec une forme trapézoïdale quelque peu inattendue. (Détourées à l’origine, les refrappes ultérieures ne le seront plus)

Les symboles religieux semblent absents de la composition et l’union des deux êtres est représentée simplement par un homme et une femme face à face se tenant par les mains sur un fond de lauriers. Au-dessus, un portique est surmonté d’un décor composé de roses et de branches de chêne.

Alexandre Morlon n’a cependant pas choisi ces végétaux par hasard ou pour leurs qualités esthétiques. En effet, le laurier de l’arrière-plan est associé dans la tradition chrétienne à l’éternité, les roses placées au-dessus de la femme représentent la pureté et l’amour et les branches de chêne au-dessus de l’homme la force. Le mariage est donc symbolisé par l’union de la beauté et de la force pour l’éternité. Par ailleurs, revêtus de toges, les deux personnages donnent un caractère intemporel à la scène. Le style est typique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

Cette plaquette ne sera éditée par la Monnaie qu’en 1921. Son style paraissait déjà désuet dans l’immédiate après-guerre avec une évolution artistique qui s’éloignait du symbolisme et des fioritures de l’art nouveau et se dirigeait vers ce que l’on appellera quelques années plus tard l’Art-Déco.

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